Recherches Inrap archéologiques

Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP)

Qui sommes-nous ?

Plus grand opérateur de recherche archéologique européen, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche, est présent sur l’ensemble du territoire français (métropole et outre-mer).

Il comprend 8 directions régionales et interrégionales, 43 centres de recherche et un siège situé à Paris. Chaque année, il réalise plus de 2 000 diagnostics et fouilles archéologiques.

L’Inrap emploie 2 200 agents avec une grande diversité de métiers qui participent ensemble aux missions de l’établissement.

Chiffres clés

2 200

agents

175 M€

budget annuel

2 200

diagnostics et fouilles chaque année

1,2 M

de visiteurs participent aux actions de valorisation culturelle (expositions, conférences, visites de chantier…) chaque année

Nous découvrir en images

Étude des peintures romaines du site de la Verrerie à Arles. Dans le Gard. © Rémi Bénali, Inrap
Étude des peintures romaines du site de la Verrerie à Arles. Dans le Gard. © Rémi Bénali, Inrap

Notre-Dame de Paris : fouille préventive à la croisée du transept

Inrap

L’institut national de recherches archéologiques présente :

Notre-Dame de Paris : fouille préventive à la croisée du transept

3 ans après l’incendie qui l’a en partie détruite, Notre-Dame est en pleine renaissance.
Plus de 150 compagnons sont mobilisés pour la restaurer.
L’édifice a tout d’abord été stabilisé grâce à de puissants cintres en bois placés sous les voûtes fragilisées.
Dans la nef, les piliers encrassés et couverts de poussière de plomb sont en cours de nettoyage.
Prochaine étape du chantier, à la croisée du transept, un nouvel échafaudage de près de 100m de haut va bientôt être érigé pour permettre la reconstruction de la flèche qui s’est effondrée.
Avant le lancement de cette opération, l’État a prescrit une fouille sur une surface de 123m² sous la houlette de Dorothée Chaoui-Derieux, du service régional d’archéologie.
« Nous sommes ici dans le cadre d’une opération d’archéologie préventive.
À l’origine de cette opération, la maîtrise d’ouvrage, donc l’établissement public Notre-Dame, et la maîtrise d’œuvre, les architectes, nous ont fait part du projet qu’ils allaient mettre en œuvre pour reconstruire l’échafaudage qui allait servir à la reconstruction de la flèche. Il se trouve que dans ce projet initialement prévu, il était prévu de terrasser, au niveau de la croisée, sur une surface d’environ 120m², de terrasser sous le niveau de dallage sur une épaisseur de 40cm environ.
La loi Notre-Dame qui a été votée en juillet 2019 prévoit que pour les fouilles d’archéologie préventive menées dans le cadre du chantier de sécurisation et de restauration, l’Inrap est donc l’opérateur des différentes opérations. Il fallait une équipe d’archéologues pour mener à bien cette fouille avant le remontage de l’échafaudage, parce qu’une fois que l’échafaudage sera là et la flèche reconstruite, ce secteur-là ne sera plus jamais accessible avant des décennies, voire des centaines d’années.
Nous avons donc prescrit une fouille préventive qui a été réalisée par l’Inrap sous la direction de Christophe Besnier qui, depuis le 2 février, avec toute son équipe, est incroyable sur cette fouille. Voilà. »
Cette fouille, qui devait s’étaler sur 5 semaines, a permis de révéler dans un premier temps ce radier en pierre et ces calorifères.
C’est une des très belles découvertes de ce chantier.
Les éléments stratigraphiques montrent a priori qu’il est scellé par des remblais du milieu XIVe siècle, donc a priori, il est antérieur.

Qui repose dans ce sarcophage ?

À en juger par son emplacement dans la cathédrale, il s’agit certainement d’une personnalité de haut rang.
Car au Moyen Âge, Notre-Dame, comme toute cathédrale, était une nécropole.
Il était d’usage d’inhumer à proximité du chœur certains dignitaires.
La fouille a d’ailleurs révélé de nombreux caveaux en pierre et en plâtre.
En bordure de l’emprise de fouille, les archéologues ont fait une autre découverte majeure : des dizaines de fragments de sculptures sont en train d’être mis au jour, à seulement quelques centimètres de la surface.
« On a toute une zone qui apparaissait en plans très perturbés, avec beaucoup d’éléments en vrac, et surtout, rapidement, on s’est rendu compte que c’était beaucoup d’éléments peints et sculptés, avec une facture qui rappelait les éléments sculptés du XIIIe siècle, et avec beaucoup de polychromie, dont encore des traces de feuillage, de feuillage à l’or, etc.
Et après un nettoyage plus complet en plan, on a vu qu’il y avait beaucoup d’éléments sculptés et qu’en fait, on a identifié un creusement dans lequel ont été remblayés ces différents éléments. »
Plusieurs dizaines de fragments ont été découverts. Ils appartiendraient au jubé du XIIIe siècle.
Dans l’architecture gothique, cette cloison richement décorée séparait le chœur, réservé au clergé, de la nef, où se réunissaient les fidèles.
Il en existe encore quelques exemples en France, notamment à Albi.

Ces découvertes, l’architecte en chef Philippe Villeneuve les suit avec la plus grande attention. Il est chargé de conduire les travaux de restauration de la cathédrale.

« Ce qu’on voit là, c’est vraiment une sculpture d’une très grande finesse. Les barbes, les visages, sont d’une expressivité incroyable. C’est vraiment du très, très beau XIIIe. Et surtout, il est polychrome. Viollet-le-Duc, quand il a fait ces tranchées, pour faire les calorifères qu’on voit ici, il s’est contenté de faire des tranchées.

Ça va être des données scientifiques jusqu’à présent inconnues. Donc c’est effectivement le côté positif de ce chantier. Tout ça, ce sont des champs d’investigation pour les chercheurs qui n’auraient jamais eu lieu s’il n’y avait pas eu cette catastrophe. Et donc effectivement, à chaque chose, malheur est bon, on peut dire que Notre-Dame de Paris nous offre, malgré cette catastrophe, des joies comme celles-ci. »

Chaque soir, les fragments du jubé découverts dans la journée sont provisoirement rassemblés en lieu sûr sur le parvis de la cathédrale, avant d’être stockés dans un lieu adapté à leur étude et à leur conservation.

« Il y a quelques éléments qu’on a sortis justement de cette zone de rejet de fragments sculptés. Avec deux têtes absolument magnifiques.

Avril 2022

Quelques semaines plus tard, après le temps de la découverte, vient celui de l’évacuation des vestiges.

Parmi tous les fragments du jubé mis au jour, les plus gros pèsent plus de 300 kg.
L’ouverture du parapluie ne se fait que sur une certaine largeur qui est finalement assez étroite.

« Je suis à 300, 320 kg, plus ou moins. »

« 320 kg. On croirait pas, comme ça. »

« Il y en a encore au moins 6 ou 7. Mais des très beaux. Et il y a encore des gros blocs à évacuer. On va les évacuer en début d’après-midi, ou demain matin, au centre archéologique, pour qu’ils soient dans de bonnes conditions. »

Philippe JOST Directeur général délégué de l’EPRNDP

« C’est des discussions passionnantes avec les archéologues, à savoir d’une part, rendre possible des fouilles, et d’autre part, quand on va combler tout cela, assurer la réversibilité de ce qu’on va mettre ici pour assurer le comblement.

Très important. La réversibilité, mais aussi ne pas endommager les couches archéologiques qui n’ont pas encore été fouillées.
C’est bon, Fayçal, tu peux monter. »
« La fouille, pour la phase terrain, va se terminer à la fin de la semaine, mais finalement, c’est que le début d’une belle aventure. Il y aura le rapport d’opération qui devra être rédigé par Christophe et par toute l’équipe. Donc au moins 2 ans d’étude.Pour justement encore une fois comprendre, à partir des relevés, des coupes, des photos, le site. Et puis il y a toute l’étude de ce fameux jubé du XIIIe siècle, dont on va étudier le répertoire iconographique, la sculpture, la polychromie, et essayer de faire un remontage, sans doute pas un remontage à blanc, mais numérique, donc les blocs vont sans doute faire l’objet d’un scan 3D et on va essayer de formuler des hypothèses sur ce jubé, et sur sa configuration au moment où il était en place dans la cathédrale.
Je pense que les 2, 3, 4 prochaines années vont être très riches en résultats scientifiques. Ça ouvre de très belles perspectives. »

Lavau : une tombe princière du Ve siècle avant notre ère

Au nord de troyes, à vol d’oiseau de la cathédrale les fouilles préventives des archéologues de l’inrap ont permis une découverte exceptionnelle.

Lauvau, une tombe princière celte du Ve siècle avant notre ère.
Cette nécropole protohistorique dont les sépultures s’étale sur plus de 1200 ans abrite une tombe unique. Une tombe à
Emilie Millet archéologue, spécialiste des mobiliers métalliques, Inrap
« Alors je suis en train de dégager la quatrième hans du chaudron. Le chaudron, au total il fait un mètre d’ouverture et il est doté de quatre segments dense : la partie centrale est ornée d’une tête Achéloos qui est un dieu fleuve grecque avec ses cordes, ses moustaches et puis sa barbe. Chacun de ces segments sont dotés de part et d’autre de petites têtes de félins dont une tête de guépard ou de léopard apparaît ici est également ici. »
Ce chaudron tant au regard de sa taille que de sa provenance est unique. Quelle est la signification des têtes de félin qui entoure le dieu à Achéloos ? Autour de la tombe princière les archéologues de l’Inrap ont mis au jour un système de protection remarquable
Donc ici à Lavau on a affaire à ce qu’on peut appeler un complexe funéraire monumental c’est à dire que la tonte princières ne se résume pas simplement à la chambre funéraire et à son cumulus mais elle est doublée à l’extérieur par un système d’enclos vraiment gigantesque. En fait, il s’agit du plus gros complexe funéraire monumental connu pour la période. On a affaire un fossé de 8 mètres de large et 3 mètres de profondeur, sans doute doublé à l’extérieur par un talus tout aussi gigantesques et qui vient des limites et des monuments plus anciens de l’âge du bronze qui était fossilisé dans le
Donc ici on a un autre exemple de monuments funéraires de la fin de l’âge du bronze donc avec encore une fois un enclos circulaire de délimitation et puis au centre l’excavation que vous voyez donc c’est l’emplacement du dépôt funéraire. Ce dépôt il contenait donc les restes d’une urne et puis de nombreux ossements brûlé et on a retrouvé également la
Sur un site d’une telle richesse, le travail quotidien de l’équipe d’archéologues consiste à accumuler des indices pour améliorer la connaissance des peuples de la protohistoire. Quelques semaines plus tard au centre du chaudron Emilie fait une nouvelle découverte. Il s’agit d’une Œnochoé, un vase à boire en céramique atik à figures noires. Il fait partie du viatique de la tombe, un accessoire du banquet funéraire. On y voit dionysos allongé sous une vigne face à un personnage féminin. La lèvre et le pied de cette cruche sont sertis d’une tôle d’or souligné d’un décor de méandres en filigrane. ‘est une pièce unique.
« A exemple l’atome princière de vix enfaite ce sont des tombes d’aristocrates ou de princes qui sont implantés sur des axes de circulation nord-sud et donc la présence de ces pièces et bien c’est des pièces d’apparat extrêmement rare qui illustre pouvoir de ces princes ou aristocrates. »
On a affaire ici à Troyes à sans doute un pôle aristocratique qui révélait pour l’instant uniquement par le monde funéraire donc par les découvertes de tombes à char fastueuse. Il n’est pas exclu qu’à l’avenir on trouve à Troyes ou dans les environs de Troyes des vestiges de la fin du premier âge du fer (de -800 à -400) qui correspondrait à un pôle aristocratique urbain, ce qui expliquerait la présence ici d’une tombe princière. »
La fouille de la sépulture de Lavau renouvelle nos connaissances sur le premier âge du fer en Europe occidentale. Le dégagement du char et du squelette livrera des indications précieuses sur le statut du défunt ou de la défunte.

Nos atouts

Des métiers et des disciplines scientifiques diversifiés

Plus grand opérateur de recherche archéologique au niveau européen, l’Institut national de recherches archéologiques préventives regroupe une soixantaine de métiers qui participent à l’exploitation et à la diffusion de l’information auprès de la communauté scientifique et concourt à la diffusion culturelle et à la valorisation de l’archéologie auprès du public. Cette diversité se retrouve dans les différentes familles de métiers.

  • Les métiers au service de l’archéologie et de l’archéométrie (technicien et responsable de recherches archéologiques, archéozoologue, palynologue, lithicien, spécialiste du verre, dessinateur-infographe, topographe, gestionnaire de collections…).
  • Les métiers au service de la valorisation, médiation culturelle et communication (chargé du développement culturel et de la communication, chargé du développement des publics, webmaster, chargé des expositions, chargé de l’audiovisuel…).
  • Les métiers au service du pilotage et de la gestion de l’établissement et de ses agents (gestionnaire des ressources humaines, agent comptable, chef de projet informatique, juriste, gestionnaire logisticien, contrôleur de gestion…).

Implantations et mobilité géographique

Avec 8 directions régionales et interrégionales et 43 centres de recherche, l’étendue des implantations territoriales, en métropole et dans les territoires ultra-marins, favorise la mobilité géographique des agents de l’institut.

Consulter l’ensemble de nos implantations 

Dispositifs de qualité de vie au travail

Dans le cadre du développement de la qualité de vie au travail et de l’équilibre vie privée / vie professionnelle, l’institut propose les avantages suivants :

  • 30 jours de congés annuels et 20 jours de RTT annuels
  • Télétravail jusqu’à deux jours par semaine
  • Association du personnel donnant accès à des loisirs et des prestations culturelles à tarifs préférentiels
  • Carte culture donnant accès aux musées et sites dépendant du ministère de la Culture, gratuitement et avec un accompagnateur
  • Mutuelle négociée et prévue par accord
  • Titres-restaurant