Bonjour, je m’appelle Marine, j’ai 27 ans et je suis officière de protection à l’OFPRA. Je travaille ici depuis 4 ans au sein de la division Afrique 2. Tout est dit dans déjà l’intitulé de notre poste « officier de protection ». Je sais qu’on nous voit souvent comme les personnes qui vont rejeter les demandes d’asile mais en fait au contraire on est vraiment là pour protéger c’est vraiment ça le cœur de notre mission donc protéger à la fois les personnes qui viennent solliciter l’asile, protéger aussi le droit d’asile pour l’accorder aux personnes qui correspondent aux critères qui sont définis par les textes internationaux. Le cœur de notre mission, c’est vraiment l’entretien de demande d’asile. On n’a pas seulement ce rôle d’écoute mais aussi ce rôle de recueil d’information parce qu’on est parfois face à des personnes qui qui ne comprennent pas toujours ce qui est attendu d’elle ou en tout cas les informations dont on a besoin pour ensuite prendre une décision juste et éclairer. L’entretien, la question principale qu’on va poser au demandeurs d’asile ou à la demandeuse d’asile, ça va être de qui et de quoi vous avez peur en cas de retour dans votre pays. On attend de la personne qu’elle nous explique les raisons de son départ du pays et ses craintes pour sa vie. L’entretien se déroule dans un box au sein même de l’OFPRA sauf pour les personnes qui sont en outre-mer, à Mayotte par exemple ça peut se passer par visioconférence. Il va y avoir deux parties : d’abord on va poser des questions sur l’état civil et quelques données personnelles et familiales suite on passe sur les craintes en cas de retour dans le pays et puis c’est un échange à base de questions et réponses entre nous les officiers de protection et les demandeurs d’asile. On arrive alors à l’aboutissement de cet entretien qui est vraiment la rédaction de la décision que nous prenons à l’issue de l’entretien. À la lumière de toutes les informations que l’on a sur les pays et de celles qu’on a recueillies sur le demandeur personnellement on va pouvoir rédiger notre décision de la manière la plus juste possible. Parfois on est face à des personnes qui ne comprennent pas tellement les informations dont on a besoin ou qui leur paraissent évidentes parce que c’est leur quotidien dans leur pays mais donc nous on est vraiment ce guide là pour les mener vers ces informations. Forcément quand on est face tous les jours à des personnes qui nous font part de récits souffrance qui sont souvent intenses, c’est une leçon la résilience de ces personnes, c’est vraiment une leçon que nous pouvons appliquer à notre à notre vie. Il faut vraiment avoir cette agilité d’esprit qui nous permet en entretien de pouvoir faire face à n’importe quelle réponse ou situation et ensuite, bien sûr, il faut avoir de très bonnes capacités d’analyse et de rédaction pour ensuite pouvoir rédiger des décisions justes. C’est l’opportunité d’exercer un métier qui est qui est extrêmement rare, on est que 460 en France à faire ce métier. Il est d’ailleurs très méconnu, c’est un métier qui pour moi est unique au monde et où on a en plus cette vocation, cette mission, de venir protéger des personnes qui sont persécutées dans leur pays pour telle ou telle raison et pour moi c’est magnifique d’avoir un métier comme ça et qui a autant de sens.